
Biomimétisme : Quand la nature inspire l’industrie
Article rédigée par Sandra Molloy pour le magazine ECOMECA à la suite du webinaire Mont-Blanc Industries
LE BIOMIMÉTISME EST UNE STRATÉGIE D’INNOVATION OÙ LES PROPRIÉTÉS REMARQUABLES DU VIVANT
SONT TRANSPOSÉES DANS LA TECHNIQUE.
AMPHENOL SOCAPEX TRAVAILLE SUR UN PROJET BIO-INSPIRÉ.

Un battement d'ailes de papillon
Après quelques tâtonnements pour trouver le bon partenaire, l’intervention de Manutec USD lors d’un webinaire apparaît comme un révélateur. « Avec un laser Femto seconde, ils avaient déjà fait de la couleur sans pigment, juste en structurant la surface », retrace Olivier Gavard. Contactée, l’entreprise stéphanoise est partante pour ce projet et propose même de combiner les propriétés des ailes de papillon pour la lumière et celles du lotus dont les feuilles sont hydrophobes et déperlantes.
« Deux propriétés associées dans une structuration multi-échelle où l’on crée des motifs d’échelle micrométrique et, sur ces motifs, d’autres motifs d’échelle nanométrique », décrit le directeur de la recherche technologique.
Le projet en est au stade du prototype, avec l’espoir d’une industrialisation dans quelques années. « La nature a mis des milliers d’années à parvenir à ce genre de raffinement, donc soyons humbles et patients », résume le chercheur. « Le délai dépendra des avancées sur la technique de structuration des surfaces, le procédé… et le coût associé à tout ça. »
Au-delà de l’intérêt scientifique et technique, cette recherche permet de répondre aux contraintes réglementaires qui proscrivent l’usage de produits toxiques, de traitements de surface par ajout de substances chimiques nocives pour la santé et l’environnement. Le biomimétisme a pour but de trouver une solution de substitution à des métaux lourds de la galvanoplastie (l’un des savoir-faire d’Amphenol), dans le collimateur de la Commission européenne, pour la défense, l’aéronautique. Sans oublier les avantages en termes de coûts, de durabilité des produits et de recyclage.
C’est aussi la possibilité de créer des fonctionnalités combinées que l’on n’aurait jamais espérées : collages techniques, améliorations du coefficient de frottement… C’est tout le marché de la connectique traditionnelle qui est concerné. Au-delà, l’ingénierie de surface peut aussi se déployer dans d’autres filières comme la plasturgie. En fabriquant par exemple des moules en injection avec des impressions négatives « où les cavités des moules sont déjà structurées pour que les pièces injectées aient nativement des motifs avec des propriétés », indique Olivier Gavard.